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Tout n'est pas utile

Tout est permis mais tout n'est pas utile

 

1 Corinthiens 6.12 et 10.23 : tout est permis mais tout n'est pas utile.

Par deux fois Paul nous dit que tout est permis. Quatre fois en fait car dans chaque verset il le clame deux fois. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Tout m'est-il vraiment permis ?

 

Mentalité légaliste

Le contexte de ces deux versets est bien en rapport avec le "péché". L'affirmation de Paul peut donc paraître choquante... Est-il en train de nous dire qu'il est permis de pécher ? Nous voyons clairement dans bon nombre de passages que l'apôtre n'encourage vraiment pas à pécher. Mais pourquoi donc dit-il que tout est permis ?

La tournure que Paul prend ici est juste géniale : il nous fait tout simplement changer de mentalité. En effet, naturellement nous sommes tournés vers la loi : "Ai-je le droit de faire ça ? Ne dois-je pas faire ceci ?...". En clamant "tout est permis", Paul est juste en train de dire : "Arrêtez de regarder à la loi, arrêtez de voir les choses sous le prisme du permissible ou du non permissible !". En disant "tout n'est pas utile" il nous invite plutôt à porter notre attention sur ce qui est utile ! Le "tout est permis" brise le pouvoir de la loi et le poids de culpabilité qui va avec pour nous laisser libre d'être attiré par ce qui est utile, vertueux, édifiant.

 

Peur de la Grâce

En acceptant une grâce surabondante on a peur d'en "profiter" à mauvais escient.

En parlant de cette grâce surabondante on a peur d'encourager les gens à pécher.

Il est terrible de constater à quel point ces raisonnements nous sont si familiers et n'ont pourtant aucun sens... En aucun cas cette Grâce surabondante n'est synonyme d'encourager à pécher ! Mais pourquoi veut-on absolument remplir ce "tout est permis" avec le pire ? Pourquoi nos yeux sont systématiquement tournés vers le mal ? Pourquoi une telle liberté nous fait peur de tomber dans le péché ?

Nos yeux ne se posent vraiment pas au bon endroit...

En fait, en ayant ce genre de peur, on est en train d'avouer que nous gardons le contrôle de nos vies, que nous avons une mentalité égocentrée qui ne cherche à faire que ce dont elle a envie, peu importe les conséquences.

En ayant ce genre de peur, on est en train d'avouer que l'on garde au fond de nous-même le plaisir de nos désirs impurs.

En ayant ce genre de peur, on est en train d'identifier cette grâce comme une autorisation extérieure, complètement détachée de nous et dénuée d'intimité, qui nous permettrait d'assouvir nos envies déréglées.

 

Problème d'identité

Peut-être que nous avons une mauvaise perception de notre identité. Peut-être que nous nous identifions comme pécheurs et nous ne voyons pas que nous avons été libérés et rendus saints.

En effet, celui qui se considère pécheur ne pourra jamais se voir libéré du péché et aura toujours peur de retomber.

Notre capacité à pécher ne fait pas de nous des pécheurs ! Notre identité est déterminée par qui on est et non par ce que l'on fait. Sinon nous changerions sans cesse d'identité en fonction de nos actions bonnes ou mauvaises... Un parent ne considèrera pas son enfant comme étant un menteur parce qu'il a menti ; il le considèrera toujours comme son petit enfant chéri, même s'il n'a pas forcément bien agi.

Pour accepter ce "tout est permis" il nous faut accepter notre réelle identité d'enfant de Dieu ; et d'enfant aimé ! Alors nous comprendrons que, peu importe nos échecs et nos doutes, nous ne pouvons pas être disqualifiés ! Et encore mieux : nous pouvons grandir !

 

Tout n'est pas utile

Au travers de ces versets, Paul désire donc détourner nos regards de ce qui "ne va pas" pour les poser sur ce qui est utile et, selon la suite des versets, sur ce qui ne nous asservi pas, ce qui édifie. Il nous invite à marcher dans la légèreté de l'Homme libre qui va choisir de faire ce qui est bon plutôt que de marcher en ayant peur de pécher et en se culpabilisant constamment. En acceptant cette invitation de Paul, notre pratique du péché va vite se traduire par la simple constatation de son inutilité et va progressivement et naturellement disparaître. Sans la culpabilité du péché, le simple constat de son inutilité va l'anéantir dans nos vies et nous allons être attirés de plus en plus par ce qui est utile, par ce qui édifie, nous laissant de moins en moins asservir par nos passions impures. Le "tout est permis" est donc là pour anéantir les conséquences du "mal" et être rempli par ce qui est utile, vertueux, édifiant,... nous propulsant dans une vie de transformation où la joie règne, et tout ça sans effort ! Les voilà les passionnés de la Bonne Nouvelle !

 

 

Notre vision du péché et nos réactions face à lui sont primordiales si nous voulons être libres, joyeux et utile à ce monde. Alors acceptons cette invitation de notre Père afin de jouir d'une communion profonde et ainsi briller de Sa Lumière pour éclairer le monde !

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Commentaires: 1
  • #1

    Gerber Noémie (jeudi, 01 février 2018 14:51)

    Merci Stéphane pour ce billet très éclairant et encourageant!... oui c'est vrai et le fait de le lire me soulage d'un grand poid � !
    Sois béni toi et ta famille!
    À bientôt �